Jésus a-t-il vraiment existé ? — Ensemble Paroissial Saint-Joseph en Velay

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Jésus a-t-il vraiment existé ?

C’est en début d’année qu’un enfant en groupe caté s’est fait l’écho d’une question qui demeure encore aujourd'hui et pour laquelle les historiens n’ont pas fini de chercher...

 Essayons d’y voir plus clair grâce à plusieurs sources d’auteurs.

Jésus de Nazareth figure parmi les personnages les plus étudiés au monde. Pourtant, aujourd’hui encore, de nombreuses zones d’ombre subsistent. Aussi certains auteurs remettent-ils en question des épisodes de sa vie, dans lesquels ils voient l’inspiration de cultures voisines du christianisme ancien. Les plus radicaux d’entre eux, qui défendent la thèse dite « mythiste », vont jusqu’à douter de la réalité historique de Jésus.

Née à la fin du XVIIIe siècle, dans les pays anglo-saxons, la thèse « mythiste » conteste la réalité historique de Jésus. Si elle a suscité et suscite encore de nombreux débats, elle se trouve aujourd’hui largement décrédibilisée.

Croyants ou non-croyants posent invariablement la même question à l'historien : Jésus a-t-il existé ? Que sait-on de sa vie ? Si des théologiens peuvent nier l'intérêt que présenterait la connaissance du personnage historique, comme étrangère à la foi, la plupart des savants s'accordent à la juger importante pour éclairer le message de Jésus et mieux comprendre le succès (posthume) de son entreprise. En tout état de cause, certaines interrogations, qui relèvent du domaine de la théologie, resteront toujours hors du champ de compétence de l'historien : Jésus est-il fils de Dieu? Est-il le Messie annoncé par certains textes ? Est-il ressuscité ? Il ne peut en être question ici. Mais, même à s'en tenir à ce que l'enquête historique peut établir, l'affaire est compliquée car, au-delà de la question « que sait-on ? » s'en profile une autre : « comment le sait-on ? ».L'historien n'affirme rien sans preuve, mais il sait que les documents peuvent l'abuser et que ce qu'ils disent peut n'être que partiellement vrai. La première difficulté à résoudre est donc celle des sources. Suffisent-elles à démontrer l'existence de Jésus ? On dispose d'abord de trois grands ensembles de textes écrits par des fidèles de Jésus, non de son vivant, mais au plus tôt une vingtaine d'années après sa mort.

Les quatre Évangiles demeurent la source la plus consistante.

Les Actes des Apôtres, rédigés par le même auteur que le troisième Évangile, Luc. A défaut de nous renseigner directement sur les faits et gestes de Jésus, les Actes conservent l'image que s'en faisait la plus ancienne communauté chrétienne, celle des disciples qui l'avaient connu.

Les Lettres de Paul enfin, rédigées entre 50 et 64, ne donnent que de très rares indications à caractère biographique. Elles interprètent le message de Jésus, que Paul n'a pas connu directement.

A ces textes canoniques, c'est-à-dire auxquels l'Église a reconnu une autorité comme norme de foi et de vie, il faut ajouter les ouvrages apocryphes, tels que l'Évangile de Thomas ou l'Évangile de Pierre - ils nous éclairent davantage sur le milieu chrétien dont ils sont issus que sur la biographie du Jésus historique.

On peut en dire autant pour les plus anciens écrits des Pères de l'Église, la Didachè (instructions de vie chrétienne que Jésus aurait enseignées aux apôtres, rédigées vers 95), la Lettre de Clément de Rome aux Corinthiens (v. 95), ou les sept Lettres d'Ignace d'Antioche à diverses Eglises d Orient (v. 115), témoignages d'une extrême importance, mais dont les auteurs sont tributaires d'une tradition déjà établie quant à la vie de Jésus.

En dehors de ces textes issus des milieux chrétiens, on possède encore le témoignage d'un historien juif du V° siècle, Flavius Josèphe, et trois allusions d'auteurs païens.

Suétone signale que les Juifs de Rome furent expulsés par Claude en 41-42 ou en 49, parce qu'ils s'agitaient à l'instigation d'un certain « Chrestos ». Les Vies des douze Césars de Suétone, écrites vers 120, comptent quelques mentions des activités des chrétiens et mentionnent, dans la Vie de Claude un Chrestos - dont il est généralement admis qu'il désigne Jésus-Christ - qui, selon Suétone, incomplètement informé, aurait été présent à Rome lors des troubles de 49-50 au sein de la communauté juive de Rome, à l'encontre de laquelle Claude promulgue un édit d'expulsion.

Tacite rapporte la persécution par Néron, en 64, des chrétiens de Rome, et rappelle que ces chrétiens tiennent leur nom d'un certain « Chrestos » qui fut livré au supplice par Pontius Pilatus. Vers 116, dans ses Annales, l'historien romain Tacite relate comment l'empereur Néron, accusé d'avoir causé l'incendie qui ravage Rome en 64, s'ingénie à trouver des incendiaires, et rejette l'accusation sur ceux que « la foule » appelle chrétiens (christiani). « Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Ponce Pilate », et en fait supplicier bon nombre.

Enfin, Pline le Jeune, gouverneur de Bithynie-Pont (au Nord-Ouest de l'Asie Mineure) en 111-113, décrit les progrès du christianisme dans sa province et s'interroge sur la conduite à tenir à l'égard de ceux qui lui sont dénoncés. Dans une lettre à l'empereur Trajan en 111 ou 112, Pline le Jeune explique les résultats d'une enquête qu'il a menée sur des chrétiens de Bithynie à la suite d'accusations parvenues jusqu'à lui, et explique qu'il ne trouve pas grand-chose à leur reprocher. Pline ne parle cependant pas de Jésus de Nazareth et ne mentionne le « Christ » que pour expliquer que ses adeptes de Bithynie se réunissent pour lui chanter des hymnes « comme à un dieu ».

En réalité, aucun des trois auteurs ne témoigne de l'existence de Jésus, mais ils attestent que des individus se réclamaient de lui, et ceci à Rome dès les années 40. Chez Flavius Josèphe, Jésus apparaît à deux reprises. Une première fois, lorsque Josèphe signale brièvement la mort de Jacques de Jérusalem en 62, « frère de Jésus appelé Christ* ». Une seconde allusion est faite dans un long passage, nommé Testimonium Flavianum par les spécialistes, et dont l'authenticité a été contestée. Ce texte pourrait être le seul témoignage direct d'un non-chrétien sur Jésus.

En conclusion, une biographie contemporaine résume bien ce que nous avons traité jusqu’ici , concernant Jésus : « Il s'agit d'un personnage historique né à Bethléem en Judée en l'an 4 avant l'ère chrétienne. Jésus, ou Jésus-Christ, est le nom donné à Jésus de Nazareth, mort en l'an 30 à Jérusalem (Judée). Pour les chrétiens, Jésus est considéré comme étant le fils unique de Dieu, le Messie, "celui qui est mort et ressuscité pour le salut des hommes". Bien qu'étant lié à la religion chrétienne, il est connu de tous à travers le monde. 

Philippe Merle, curé.