Chapitre 2 : Les mutations du paysage paroissial
1- La translation de « la terre des morts ».
Le déplacement des cimetières est une mutation majeure du paysage paroissial. En France, la loi du 23 prairial an XII (12 juin 1804) constitue la « charte des translations » des cimetières. A travers ce phénomène, on s’aperçoit que l’attachement de la communauté rurale à la « terre des morts » a retardé ce que Philippe Boutry appelle « le progrès religieux ».
A- Hygiène, décence et démographie.
Au début du XIX ème siècle, le cimetière est encore fréquemment accolé à l’église paroissiale en « souvenir d’une époque reculée pendant laquelle les exigences du droit canon interdisaient d’introduire un cadavre dans l’église ». Dans l’esprit des paroissiens, cette proximité du cimetière et de l’église permettait au mort d’éviter la souillure des non-baptisés, de rester au contact avec les saints, représentés à l’intérieur de l’église par des statues et d’assister aux offices des vivants. Le « déménagement » du cœur religieux du village est à l’ordre du jour de la modernité paroissiale.
Dans la seconde moitié du XVIII ème siècle, les Lumières s’appuyant sur des théories hygiénistes, dénoncent la « corruption des corps et l’ensevelissement dans les églises et les monastères. » Triomphant en ville à la fin du XVIII ème siècle, cette argumentation l’emporte peu à peu dans les villages. Mais cette évolution n’intervient pas du jour au lendemain. Il semble d’ailleurs que le retard de la mise en application du décret dans l’Yssingelais n’inquiète les autorités préfectorales qu’en 1819, soit plus de 15 ans après la ratification. Dans un rapport du sous-préfet d’Yssingeaux de 1819, le cimetière de Sainte Sigolène n’est pas conforme aux prescriptions du 23 prairial an XII.
« Il est clos d’un côté par l’église, d’un autre par le presbytère, par d’autres maisons particulières. Le pan de mur qui l’entoure est mauvais. Il est donc au centre de la commune et joint à l’église et orienté au midy. Depuis un temps immémorial, il est loin de pouvoir suffire aux inhumations de cette commune qui a une population de 2500 âmes ».
Le sous-préfet s’apercevant « que le décret sur les sépultures n’est pas partout appliqué » dans son arrondissement, cherche à convaincre les maires que ceci « intéresse essentiellement la morale, par la décence qui doit présider aux assises funèbres et les précautions à prendre afin de garantir la salubrité pour que les exhumations ne puissent causer des maladies épidémiques ». Pour cela, la loi prévoyait le déplacement « des terrains spécialement consacré à l’inhumation à plus de 35 ou 40 mètres au moins des habitations ». Dans une lettre adressée au maire de Sainte Sigolène, le sous-préfet lui fait part du rapport du médecin Joubert qui constate que « le cimetière dans l’état actuel est dangereux pour la salubrité et qu’il y aurait inconvénient à ce qu’il fût augmenté ».
Le décret pourtant novateur du 23 prairial ne doit donc pas créer d’illusion sur la réalité car « si le XIX ème siècle est le siècle de la modernité, c’est aussi celui des survivances ».
B- L’entente entre la mairie, le clergé paroissial et les paroissiens face au projet de déménagement du cimetière.
Dans les villages, les réticences sont grandes pour les curés, les notables et le reste de la population de se plier au décret : à Sainte Sigolène, la translation du cimetière est en retard de près d’un demi-siècle sur le droit.
Le décret du 12 juin 1804 et l’ordonnance du 6 décembre réitèrent à toutes les communes l’interdiction de toute inhumation « dans les églises, temples, synagogues, hôpitaux, chapelles publiques », ordonnent « le déplacement des terrains spécialement consacrés à l’inhumation des morts » et confie l’administration des cimetières « à l’autorité, police et surveillance des autorités municipales ». La translation du cimetière apparaît dans certains villages comme l’occasion pour le pouvoir communal de prendre peu à peu le contrôle d’un espace fortement imprégné par l’esprit communautaire.
A Sainte Sigolène, nous assistons au cas de figure inverse puisque la mairie et le clergé local s’entendent pour garder le « cimetière dans ses limites immémoriales. » En 1819, les autorités locales s’évertuent à ne pas reconnaître le statut de ville ou de bourg et ce faisant, il n’y aurait pas lieu de déménager le cimetière « puisque la commune ne se trouve pas dans le cas décrit par la loi. » Pourtant, cette translation aurait été une solution à l’accroissement démographique de la population. Le 21 mai 1823, le conseil municipal et monsieur le curé MENUT signalent au sous-préfet que « le cimetière sera accru selon les besoins de la population et pour cela, les terrains offerts par Monsieur Menut seront acquis au nom de la commune ». Cette entente entre les pouvoirs civils et religieux s’explique par le fait que les prêtres sont réticents à abandonner l’inhumation près de leur église et la mairie tient à ne pas faire une dépense réputée « trop onéreuse et tout à fait impossible ».
Pour une partie des paroissiens, avec l’éloignement du cimetière, c’est la familiarité de la mort et une partie de leurs racines qui s’éloigneraient d’eux, peu à peu.
C- Les paroissiens face à la séparation des morts et des vivants
En 1824, le conseil municipal refuse une fois encore de se conformer à la loi du 23 prairial an XXII. On ressasse toujours les mêmes raisons : trop coûteux, « impossibilité de trouver un terrain propice attendu la nature humide et rocailleuse des terrains avoisinants ». Le maire va jusqu’à écrire que « l’agrandissement projeté éloignerait de beaucoup les habitations du cimetière ».
La mairie joint à sa délibération une sorte d’enquête d’opinion des Sigolénois à propos du déménagement du cimetière. Forts de leurs expériences, certains affirment qu’ils « n’ont jamais ouï dire que la proximité du cimetière eut causé des maladies épidémiques et aucune exhalation ne s’est faite sentir dans aucune saison ». D’autres plus pragmatiques, pensent qu’ils serait plus judicieux d’utiliser « de telles sommes à la réparation de l’église et du cimetière ».
Une partie de la population semble adhérer à la position des prêtres de Sainte Sigolène prônant qu’avec l’éloignement du cimetière c’est l’unité religieuse paroissiale qui est en jeu. Claude Cornillon pense que « les vivants et les morts perdraient beaucoup au changement du cimetière, (....) soit pour conserver aux vivants le souvenir des leçons et des exemples de leurs aïeux, soit pour procurer aux morts des visites et des prières plus fréquentes ». En arguant que la proximité physique du cimetière effacera le souvenir des fins dernières, ce paroissien montre que le lien affectif qui unit les vivants et les morts passe par la vue des tombes et des croix.
Pour d’autres, la vision du territoire des morts permet une régulation sociale qui épargnerait presque l’installation d’un poste de gendarmerie : « la vue de la dernière demeure des morts empêche plus de crimes que la vue des prisons et il est du bien public de laisser le cimetière près de l’église plutôt que de l’éloigner ».
On voit, à travers la volonté de déplacer la « terre des morts », le rôle structurant que joue le cimetière dans la communauté paroissiale.
Au début des années 1840, la municipalité se range enfin aux nombreuses injonctions du sous-préfet d’Yssingeaux et s’engage à trouver « des terrains spécialement consacrés à l’inhumation des morts ».
A cette époque le cimetière apparaît comme le lieu de rencontres de deux civilisations : l’Etat laïc dépossède administrativement l’Eglise chrétienne mais le culte des morts garde plus que jamais sa signification religieuse.
Avec l’éloignement des cimetières, la reconstruction des églises constitue la deuxième mutation essentielle du paysage paroissial.
2- Reconstruction de l’église paroissiale.
Une fièvre de construction saisit la France au XIX ème siècle : le quart des églises actuelles ont été construites au siècle dernier. On s’aperçoit que la géographie des constructions d’églises coïncide avec la carte de la pratique élaborée par le chanoine Boulard. L’exaltation de la terre natale et l’esprit de clocher ont cet édifice pour point d’ancrage principal. La reconstruction de l’église de Sainte Sigolène, projetée à la fin de la décennie 1850, soude la communauté puisque chaque paroissien apporte sa pierre à l’édifice. Ce « musée religieux » sanctifie l’espace paroissial et sacralise le temps par les sonneries des cloches.
A- Les exigences de la pastorale et les
nécessités de la démographie.
La nouvelle église permettra le recentrement du culte catholique aux dépens des chapelles du terroir. La reconstruction de l’église répond dans beaucoup de paroisses rurales françaises aux nouvelles exigences de la pastorale et à une augmentation de la population très marquée depuis le début du XIX ème siècle.
Pour mieux comprendre le rôle des différents intervenants de la reconstruction de l’église, il faut avoir à l’esprit le régime juridique de ce bâtiment.
Le décret pris en 1790 fait de l’église et du presbytère des biens nationaux. Il faut attendre le Concordat pour que les églises soient remises entre les mains des évêques. La propriété du lieu du culte revient alors aux communes et non plus à l’Etat. L’entretien du bâtiment incombe à la mairie, officiellement propriétaire des lieux. Pourtant ceci est contraire aux dispositions du droit canon qui rend la paroisse propriétaire de l’église, en tant que personne morale. Le curé est donc le maître d’un immeuble public appartenant à la commune. Le régime concordataire impose aussi à la municipalité de fournir un logement aux prêtres, soit en restituant le presbytère d’Ancien Régime, soit en versant une indemnité de logement au desservant. A Sainte Sigolène, le presbytère reste la propriété du desservant puisque celui-ci « n’a pas été aliéné pendant la Révolution » suivant l’ordonnance relative à la visite des églises par le délégué de l’évêque, le 18 octobre 1892. Au milieu du XIX ème siècle, quatre donneurs d’ordre se distinguent pour la reconstruction de l’église : le comité des édifices paroissiaux (organisme de l’Etat), les curés, les Conseils de «Fabrique» qui sont des comités de gestion et enfin la mairie.
Puisque de nombreuses prérogatives lui sont dévolues, la commune est un acteur principal de cette entreprise. En 1859, la mairie lance une souscription pour la reconstruction de l’église considérant que l’édifice paroissial « n’est plus actuellement en rapport avec les besoins de la population, que depuis plusieurs années on a reconnu que cet édifice n’est point assez approprié aux cérémonies du culte catholique ».
En effet, un « projet de flêche à construire sur le clocher de l’église » avait déjà été initié en 1843 mais sans suite. Il est intéressant de remarquer qu’entre le devis de 1843 et le projet de flèche néo-gothique de 1870, on passe d’un style architectural très simple à un autre beaucoup plus élaboré.
Par des lettres datées du 23 novembre et du 15 décembre 1861, le maire, le conseil municipal et les principaux propriétaires de Ste Sigolène exposent officiellement au préfet de la Haute-Loire la nécessité de la reconstruction de l’église paroissiale.
Ils exposent en premier lieu les conséquences de la poussée démographique du début du siècle : « l’église de la paroisse, malgré le retranchement des VILLETTES, n’est pas en rapport avec les besoins de la population qui a beaucoup évolué ». La très petite dimension de l’église aurait même « causé beaucoup d’accidents funestes pendant les chaleurs de l’été ».
L’église ne paraît plus apte à assurer la décence qu’impose la célébration du culte catholique : «...cette église est humide et malsaine, la voûte étant très basse ...». Elle est dans « état de délabrement complet » qui « n’est pas susceptible d’être approprié d’une manière convenable aux cérémonies du culte catholique ». D’après la délibération du conseil municipal, l’assistance à la messe s’avérait être bien plus qu’un acte de foi puisque « les murs tous dépravés tombent en ruine, dont le toit à moitié découvert et rempli de crevasses, laisse couler l’eau de la pluie jusque sur le maître-autel ».
Pour la mairie, la reconstruction de l’église entre dans un projet plus global de réfection du bourg. Des travaux d’agrandissement sont prévus car « la place devant cette église est trop petite pour contenir toute la population aux jours de dimanche, de marché et de foire ».
Le plan de la future église de Sainte Sigolène, dressé par l’architecte FAVROT, est clairement affilié au style néogothique. Ce style « troubadour » basé sur une nostalgie du moyen-âge, domine la deuxième moitié du XIX ème siècle car il est normalisable et peu coûteux :
« En 1880, l’architecture néogothique l’emporte de toutes parts,
parce qu’elle symbolise (...) le renouveau d’un art authentiquement chrétien,
parce qu’elle renoue avec les splendeurs réelles ou supposées de la foi médiévale,
parce qu’elle assure aux édifices solidité, pérennité et prestige,
parce qu’elle autorise une relative économie de coût tout en s’adaptant parfaitement aux formes nouvelles d’un culte orienté exclusivement vers l’officiant,
parce qu’elle entretient la fierté des communautés rurales qui voient avec satisfaction s’élever au cœur de la paroisse la flèche glorieuse de leur clocher ».
La pastorale des prêtres du XIX ème siècle se veut résolument moderne. L’église est pour les catholiques le lieu d’un culte vivant et actuel auquel l’architecture doit apporter commodités et facilités pour la pratique de la Foi chrétienne. Le clergé s’avère être un protagoniste incontournable lors des reconstructions.
Pour le desservant de Sainte Sigolène, le remodelage de l’église permet de réunir les énergies de la paroisse dans une entreprise religieuse et communautaire.
B- Le financement de la maison de Dieu : le coût du sacré.
Pour bien comprendre l’enjeu de la reconstruction de l’église paroissiale, il faut voir que ce monument incarne l’unité et la continuité de la communauté confessionnelle.
Pourtant, il semble que le projet initial ait soulevé des réticences dans la communauté paroissiale. Sur l’avis de souscription lancé par la mairie, il est dit que l’évêque du Puy a dû « démontrer aux paroissiens, par ses conseils et sa persuasion, l’urgence d’une prompte reconstruction ». La crainte du changement semble avoir pesé pour les Sigolénois, fortement attaché à leur lieu de culte. Après leurs premières appréhensions, ils ne manquent pas de répondre à l’appel lancé par la mairie et le clergé : le rôle d’un bon prêtre étant de mobiliser la générosité et l’énergie des habitants pour que le projet arrive à son terme.
Plus de 270 personnes répondent aux sollicitations de la mairie, qui lance, dix ans avant la consécration de l’église, une souscription. Chacun participe avec ses moyens : les 2/3 des souscripteurs donnent jusqu’à 50 F, d’autres offrent leurs services « pour la confection d’une croisée » par exemple. Les notables du village sont évidemment les plus généreux : l’ancien maire de Sainte Sigolène, DUGAS du VILLARD, offrant même 8000F. La somme de 57582 F est collectée.
Les habitants du village sont constamment mis à contribution pour la réhabilitation des lieux de culte ou même de la résidence des prêtres. En 1818, le curé MENUT dresse une liste du « rôle des corvées pour les matériaux qu’il faut fournir aux maçons chargé de la reconstruction du presbytère » : plus de 110 paroissiens sont répertoriés et doivent assurer les « corvées à bœufs ou à vaches ». Cette dimension collective de la reconstruction de l’église est à bien prendre en considération car elle explique en partie la vive réaction des paroissiens à l’annonce des Inventaires en 1906.
Lors de la reconstruction de l’église, les prêtres doivent trouver un lieu de repli pour célébrer le culte. Décrivant l’état de la paroisse en 1864, le curé BADIOU indique que « l’église des Pénitents, où nous faisons la réunion des congréganistes et le catéchisme aux enfants sera d’un très grand secours ». Même si elle n’est pas très « décente, (...) elle l’est plus qu’une grange dont nous serions obligés de nous servir ».
L’architecte de l’arrondissement estime le 29 octobre 1870 le « coût des travaux pour la construction de l’église à 102248,46 F ». Aux 57582 F collectés lors de la souscription s’ajoutent « un secours de l’Etat de 11500 F et un emprunt de la mairie de 30000 F. »
Mais les dépenses ne sont pas encore terminées car en 1870, la mairie informe la préfecture que « les grands vents qui règnent à Sainte Sigolène » ont mis « dans un état de délabrement complet la flêche construite depuis peu de temps ». La mairie, n’ayant pas les fonds nécessaires pour prendre en charge le montant du devis de la flèche qui s’élève à 6000 F, en appelle une fois de plus au secours de l’Etat. La réponse est favorable et la flèche du clocher de style néogothique domine le bourg de Sainte Sigolène depuis 1873. Le clocher est le véritable centre du village et le symbole de sa personnalité. Sa forme et sa hauteur suscitent la fièreté des habitants comme le montre l’ode écrite par le curé MOREL en l’honneur de
«La flèche de ma petite église.
C’est une humble flèche que la dentelle de pierre n’a point ajournée,
que n’ornent point d’artistiques clochetons,
mais elle est une voix, un appel, un signe de ralliement».
C- Espace sacré.
L’église est le monument autour duquel s’articule l’existence religieuse des habitants du village. L’édifice occupe une place centrale dans l’espace communal en marquant l’appartenance de Sainte Sigolène à une terre de chrétienté. Pour Gabriel Le Bras « pendant des siècles, le village a été le lieu de rassemblement des hommes dans une France presque toute rurale et, au centre de ce village, l’église, dans une France pratiquante ».
1- Un ameublement et un aménagement progressifs.
En 1868, un an avant la consécration de l’église, on munit l’édifice du mobilier indispensable. Une fois encore on fait appel à la générosité des habitants du pays puisqu’une confrérie et des « prêtres originaires de la paroisse » participent à la parure de l’église :
« Deux autels, l’un du prix de 40000F donné par les prêtres originaires de la paroisse, l’autre du prix de 2000F donné par la congrégation des jeunes personnes (autel de la Sainte Vierge), seront achetés dans le courant de cette année 1868. Aussitôt que les plans et devis auront été communiqués au Conseil de la Fabrique, il s’empressera de les soumettre à l’approbation épiscopale ».
Le don de ces autels témoigne de l’attachement impérissable des prêtres nés à Sainte Sigolène et des habitants à leur paroisse d’origine. L’autel du chœur, pièce maîtresse de l’église, est symbolique de la vie des chrétiens à bien des égards. Un catholique fait son entrée dans la communauté paroissiale près des fonds baptismaux et de l’autel. C’est autour de l’autel qu’il participe au repas eucharistique, qu’il reçoit le sacrement de confirmation et qu’il se marie.
Bien que l’église soit achevée et consacrée en 1869, de nombreuses dépenses restent à faire pour la décoration et l’embellissement. Les vitraux qui participent grandement à l’identité du monument, sont achetés en 1875 pour 4500 F. Ils font de l’église « un livre d’images » où l’on cherche à édifier le peuple chrétien et le porter à la dévotion. L’inventaire effectué en 1906 par M. Bès, percepteur de Monistrol/Loire, note que « l’église est éclairée par des vitraux superbes, dont l’un à gauche représente le portrait de M. BADIOU, curé de Sainte Sigolène et celui de M. ARSAC, son neveu, ancien vicaire de Sainte Sigolène ». Les autres vitraux figurent « quatre prophètes », « 4 grands docteurs de l’Eglise latine et des martyrs ».
Voir :
Levons les yeux vers les vitraux
En 1877, le ravalement et la sculpture de la façade coûtent 4500 F. En 1891, la Fabrique devra débourser 1000 F pour la boiserie du sanctuaire et l’établissement d’un appareil de chauffage. L’ameublement et l’aménagement de l’église se font donc progressivement.
Même si l’on s’efforce de renouveler la parure de l’église, l’intérieur n’est pas dénaturé pour autant : anciennes et nouvelles dévotions se rencontrent.
2- Le décor intérieur de l’église.
L’église de Sainte Sigolène a été voué au culte marial au cours du XIX ème siècle. Ceci résulte d’une évolution séculaire et de l’héritage du statuaire des chapelles. Un document de la fin du XII ème siècle dénombre au moins 5 chapelles en dépendance de l’église paroissiale ; la « chapelle de la Sainte Croix », « la chapelle de Saint Austrégésile à Cublaizes », celle du « Saint Esprit » et de « Saint Laurens » fondées par le comte de la Tour Maubourg et celle de « Notre Dame de Pitié ». Dans cette dernière spécialement consacrée à la Mère de Dieu était exposée une statue de Notre Dame de l’Assomption (celle-la même que la paroisse met encore en évidence pour la fête du 15 août). A l’entrée, une statue de Marie enfant éduquée par Sainte Anne et une autre plus moderne de Notre Dame du Sacré-Cœur d’Issoudun se font face. Dans le fond de la chapelle, se trouve une statue de Notre Dame du Rosaire, datant du début du XVII ème siècle. Ces statues auraient été transférées dans l’église paroissiale après 1869, date de la consécration.
La visite de l’église en 1892 évoque l’existence d’autres statues comme celle de Staint joseph, de Saint François Régis, de Saint Barthélémy, de « Notre Dame de la Prière », de « Notre dame des Sept Douleurs », .... L’inventaire de 1906 recense « 10 statues sans grande valeur ». Malgré un intérêt artistique faible, la statuaire constitue bien « l’apport original du XIX ème siècle dans l’iconographie paroissiale ».
Cette iconographie évolue surtout au XIX ème siècle avec l’introduction de dévotions nouvelles. Trois tableaux ornent le chœur de l’église : ils représentent la Sainte Face, Notre Dame du Saint Rosaire et du Saint Scapulaire et Notre Dame du Perpétuel Secours.
La suite bientôt.