Les 3 communautés religieuses
Les Sœurs de Saint Joseph
La Congrégation des Sœurs de Saint Joseph a pris naissance au Puy en Velay vers 1650 pour témoigner de l’Evangile dans le monde par les « œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles. » Le nouvel Institut se répand rapidement dans les campagnes environnantes.
C’est ainsi qu’il s’implanta à Sainte Sigolène vers 1695 afin d’aider à l’établissement d’une école pour les filles pauvres de la paroisse. Au cours des années, celle-ci continua de se développer et resta toujours au service des jeunes jusqu’à nos jours. C’est dire le nombre de religieuses qui ont pérennisé le message.
A l’heure actuelle, étant donné la raréfaction des vocations, les établissements sont confiés à des laïcs qui perpétuent efficacement l’esprit des origines : accueil « de toutes sortes de prochain pour la plus grande gloire de Dieu. »
Les rares religieuses restantes, étant donné leur âge, assurent une présence auprès des personnes âgées et diverses activités dans la paroisse, selon leurs possibilités. Tout cela dans un esprit « d’humilité, de simplicité et de cordialité » voulu par leur Fondateur. Cette devise, sœur Marie Danièle l’a vécu durant sa longue présence à Ste Sigolène où elle est décédée presque centenaire en 2011.
La Communauté des Sœurs de Saint Joseph se compose aujourd’hui de deux religieuses :
Sœur Bernadette et Sœur Hélène.
Les Sœurs du Christ
Les Sœurs du Christ font partie d’une congrégation qui s’est fondée en 1976, issue de l’union de 7 congrégations différentes dont les sœurs de la Croix fondées au Puy en 1673.
La communauté de Sainte Sigolène occupe une partie des bâtiments de l’ancienne maison de retraite tenue autrefois par les sœurs de la Croix du Puy et située rue de l’hospice. Notre maison est indépendante de la « Résidence Sainte Sigolène » ; nous avons notre chapelle, notre salle à manger, nos chambres. Pour l’organisation matérielle, repas, soins médicaux, entretien matériel, nous dépendons entièrement de la maison de retraite. Même si nous ne pouvons pas toutes participer aux animations, nous pouvons toujours aller visiter les résidents isolés ou des connaissances. Nous assistons toujours aux festivités qui ont lieu à certaines périodes de l’année.
Dans la communauté, nous sommes 17 religieuses. Les plus valides participent à diverses activités paroissiales ou autres, comme la gym avec les personnes du troisième âge. L’une d’entre elles, sœur Claire, assure, depuis neuf ans, l’animation biblique avec des personnes de Ste Sigolène et des environs qui le souhaitent. Actuellement, elle tourne avec 5 groupes. Un groupe ( bible et liturgie ) étudie les textes des dimanches ; il est ouvert à tous et à tout moment.
En 2012, nous avons accueilli une sœur Malgache. Elle s’implique autant qu’elle peut dans la paroisse. Elle a rejoint une équipe liturgique. Elle a participé à la semaine missionnaire en donnant un profond témoignage.
Sœur Marinette, responsable de la communauté, a remplacé sœur Jacqueline partie à Toulouse. Elle a rejoint la chorale paroissiale.
Mais il faut bien reconnaître que nous n’avons pas beaucoup de contacts avec l’extérieur. La plupart d’entre nous sont âgées, malades ou infirmes et ne sortent pas. Elles restent cependant très ouvertes à l’actualité grâce aux journaux, revues, émissions de télé, bulletin paroissial. Il faut vraiment un événement exceptionnel pour ne pas suivre la messe du dimanche matin à la télé ou le chapelet à Lourdes sur KTO ou RCF. La moitié d’entre nous est de la Haute Loire et ne l’a jamais quittée. Anciennes sœurs de la Croix, elles se sont dévouées jusqu’à la limite de leurs forces, au service des malades ou des personnes âgées dans les hôpitaux ou les nombreuses maisons de retraite que la congrégation possédait. Nombreuses sont celles qui ont encore de la famille ou des connaissances dans le coin.
Nous nous retrouvons pour les repas de midi, du soir et au goûter à 16h. C’est à ce moment-là que se font les échanges. On se donne des nouvelles, on s’intéresse aux uns et aux autres. On fait aussi de courtes réunions communautaires. Le reste de la journée se passe différemment selon chacune et selon ses capacités : promenade, menus services (laver la vaisselle, mettre la table) mots fléchés, télé, lectures …
Dans notre situation de « retraite » notre mission continue : la PRIERE tient une grande place. Nous avons la chance d’avoir la messe tous les jours à 18 h dans notre chapelle grâce aux prêtres présents sur la paroisse. Tous les soirs, communautairement, nous célébrons les vêpres ( louange de l’Eglise universelle envers son Seigneur ) et dans les intentions de prière nous retrouvons la paroisse et les Sigolénois.
Après une longue vie et tant de grâces reçues on ne peut que remercier le Seigneur. Nous avons beaucoup de plaisir à assister aux célébrations de « Foi et lumière » à la chapelle ainsi qu’à la prière des enfants qui, par classe, viennent prier à certaines occasions. Nous prions aussi en lien avec « la prière des femmes » ainsi que la prière pour l’unité en reprenant dans notre chapelle les propositions de prière de ces groupes qui ont été le motif des rassemblements à la salle paroissiale.
Les Sœurs du Christ aux Villettes.
Les sœurs de la Croix ouvrirent une école aux Villettes en 1860. En 1903, elles quittèrent l’école pour la réouvrir en 1921. Elles y restèrent jusqu’en 1998.
Les Frères du Sacré-Cœur
à Sainte Sigolène
Un peu d’histoire d’abord. Tout a commencé à Lyon avec un jeune prêtre André Coindre né en 1786. Il était vicaire dans la paroisse de la Croix Rousse. Touché par la misère de jeunes garçons délinquants, il fonde en 1817 une Providence qu’il appellera Pieux Secours. Cet établissement a pour but d’arracher des adolescents à la misère, de les instruire et de leur apprendre un métier ( ce sera le tissage de la soie) et le catéchisme. Il ne dissocie pas les besoins matériels des besoins spirituels. Le Père résume bien ses objectifs quand il écrit : « On en est fait de bons chrétiens et de bons ouvriers qui deviendront de bons pères de famille édifiants et des sujets fidèles. » ( nous sommes sous la Restauration) Pour pérenniser son œuvre il fonde une congrégation de religieux en 1821, ce sera la congrégation des Frères du Sacré-Cœur. Une plaque dans la chapelle de Fourvière rappelle cet événement.
La Révolution de 1789 avait établi un magnifique projet d’enseignement populaire et national. L’Encyclopédie ne disait-elle pas « devenir plus instruits pour devenir meilleurs et plus heureux. » Mais presque rien n’est réalisé, surtout pour l’école primaire, particulièrement dans les campagnes, faute de conviction, d’argent et de personnel formé. C’est la rencontre de tant d’enfants analphabètes dans les campagnes qui décidera André Coindre à ouvrir des écoles primaires rurales. Pour former ses premiers Frères il ouvre un noviciat, c’est-à-dire une école de formation, à Monistrol sur Loire, dans l’actuel bâtimenr du lycée professionnel. Malheureusement le Père A Coindre décédera en 1826 ; et la congrégation faillit bien disparaître avec lui.
Mais en 1841, le Frère Polycarpe est élu supérieur général. Avec lui, la congrégation va repartir et connaître une période de prospérité. Il enverra quatre frères aux Etas-Unis en 1846 ; parmi eux, le plus jeune est un Sigolénois : Jean Marie Faugier, frère Athanase 1822- 1904. Le frère Polycarpe multiplie les ouvertures d’écoles. En 1842, il envoie deux frères à Sainte Sigolène à la demande conjointe du maire et du curé. Selon la volonté du conseil municipal, « les frères seront chargés et obligés de donner aux garçons de la paroisse et aux pauvres gratuitement l’instruction primaire et une éducation chrétienne en les formant aux vertus religieuses, domestiques et civiles propre à leur état. » A cette époque, Sainte Sigolène est une bourgade rurale de 3000 habitants avec les Villettes pas encore commune.
Mais la maison d’école où sont les Frères est en mauvais état et humide. La commune vend donc cette maison et achète un terrain pour bâtir une nouvelle école. Nous sommes en 1873. Cette école aujourd’hui disparue était , il y a encore une quarantaine d’années, l’école publique de la commune. Elle était située à l’angle de l’Avenue La Fayette et de l’Avenue de Marinéo. En 1890, les Frères avaient dû céder les locaux aux instituteurs laïcs suite à la loi de 1886 qui imposa la laïcisation du personnel enseignant.
En 1890 se crée la Société civile des écoles libres de Sainte Sigolène qui entreprend la construction d’une école (1891) C’est la partie la plus ancienne du Collège Sacré-Cœur ; là même où en 1842 s’étaient installés les premiers frères.
En 1969 commence le temps de la mixité à l’école : les Sœurs de St Joseph vont s’occuper du primaire dans leurs locaux, les Frères accueilleront les collégiens.(le CEG)
Plus de 160 Frères sont passés à Ste Sigolène pour un séjour plus ou moins long. Comme au temps de fondation nous sommes deux Frères pour écrire le dernier chapitre : Joannès Moulin et Marcel Célarier, engagés dans différents services sur la paroisse ou la commune. Des pans entiers de cette histoire tombent ou tomberont dans l’oubli des hommes mais la foi, l’espérance et la charité qui ont animé tant de vies de Frères ont contribué à construire une société plus humaine et à manifester que tous les hommes sont appelés à une destinée divine.
Frère Marcel Célarier